lundi 1 août 2011
Objectif pour le mois d'août?
Le plan originel était de finir la troisième partie de Mythologies pour la fin juin, la 4e partie pour la fin juillet, et consacrer le mois d'août à réviser et peaufiner le tout.
J'étais bien content de pouvoir annoncer avoir réussi mes objectifs pour juin, mais malheureusement, la prochaine échéance vient de passer sans que la 4e partie de Mythologies ait été complétée.
Les contraintes de la vie réelle y sont pour quelque chose, évidemment, mais il y a aussi Le Noeud Gordien qui, semaine aprèe semaine, monopolise plusieurs sessions d'écriture... Notez bien que je ne m'en plains pas, ça reste fort satisfaisant de voir ces deux projets si différents avancer côte à côte!
Cela dit, je n'ai pas chômé jusqu'à présent: j'en suis aux dernières scènes de Mythologies avant la conclusion; je suis à peu près certain de pouvoir mettre le point final à mon histoire d'ici une semaine ou deux.
Mais même si un premier jet solide est sur papier, ne croyez pas que ce soit fini pour autant...
À ce propos, j'ai eu la chance récemment de tomber sur une série de sites qui offrent des conseils aux auteurs et aspirants écrivains (j'en partagerai sans doute certains avec vous au fil des prochaines semanines). Un des thèmes principaux qui ressort de presque toutes les sources renvoie à l'idée de peaufinage... Comme disait l'une d'elles, polish it until it gleams, ou autrement dit: polissez votre travail jusqu'à ce qu'il soit brillant!. Ce sera l'étape suivante. Des quatre parties, la première m'apparaît déjà achevée. La seconde partie est assez avancée quoique je ne puisse prétendre être arrivé à destination. Et tout reste à faire pour resserrer les troisième et quatrième parties...
Mon trimestre d'automne risque d'être au moins aussi chargé que le précédent; les chances sont bonnes que je ne puisse pas avancer davantage dans le peaufinage... Donc: si jamais quelqu'un parmi les lecteurs et les lectrices de ce blog serait intéressé à jeter un oeil à Mythologies - soit la première moitié plus achevée ou la totalité en sachant que les choses risquent de s'améliorer -, il suffit de me faire signe à la fin de l'été!
dimanche 31 juillet 2011
Le Noeud Gordien, épisode 181 : Les disciples, 4e partie
Comme promis, Narcisse et Jean-Baptiste apprirent sur la
route de Madrid comment Grégoire avait acquis la fiole à la source de leurs
problèmes passés et de leurs espoirs futurs.
Il l’avait achetée d’un mendiant aveugle à Tanger, en 1874.
Selon toute apparence, le mendiant ne possédait rien d’autre en ce monde qu’une
couverture et un bol à aumônes, mais malgré sa pauvreté absolue, il refusait de
s’en départir pour une somme moins que faramineuse. Il disait que sa cécité
l’empêchait d’utiliser le liquide efficacement par lui-même et il craignait
d’être trahi s’il le confiait à quelqu’un qui le ferait à sa place.
Malgré son insistance, Grégoire n’avait pas réussi à faire
baisser le prix demandé d’un sou, mais il avait à tout le moins appris durant
leur négociation que le mendiant avait obtenu la fiole d’un mage andalou prénommé
Khuzaymah en échange d’une faveur que le mendiant n’avait par ailleurs pas précisée.
La situation ressemblait étrangement à un scénario
d’escroquerie, mais l’instinct de Grégoire avait pressenti une opportunité
unique. Sachant qu’il pourrait facilement retrouver le mendiant pour lui faire
payer une éventuelle fraude, Grégoire avait cédé à la tentation : il avait
liquidé tout ce qu’il possédait, mais il avait réussi à amasser l’argent nécessaire
au prix de quelques emprunts. Son achat ne l’avait jamais déçu; il avait dû
quitter Tanger précipitamment peu de temps après, sa fortune décuplée. Soucieux
de créer une distance aussi grande que possible entre les financiers aux
dépends desquels il s’était enrichi, il s’était embarqué pour Marseille pour
s’établir à Paris quelques mois plus tard.
Après Madrid, Narcisse, Jean-Baptiste et Grégoire s’étaient
rendus jusqu’à Cordoue pour suivre la mince piste dont ils disposaient. Jean-Baptiste et Narcisse ne connaissaient de la langue espagnole que ce qu’elle avait de
commun avec le français et le latin; avec seulement Grégoire capable d’échanger
avec la populace locale, leurs recherches initiales s’en trouvèrent ralenties. Les
deux autres s’appliquèrent toutefois à apprendre aussi vite qu’ils le purent.
Ils écumèrent le sud de l’Espagne pendant quelques mois,
errant sans trouver, cherchant sans même savoir avec certitude si l’aveugle
n’avait pas menti à Grégoire — ou sinon qu’on avait menti à l’aveugle en
premier lieu.
Chaque fois qu’ils arrivaient dans l’une des grandes villes andalouses
– Murcie, Carthagène, Almería, Grenade et Malaga –, les trois voyageurs
dépliaient bagage, se familiarisaient avec les environs puis recherchaient
quelque indice de la présence du surnaturel. Ils trouvèrent facilement des
vendeurs de remèdes-miracles et des diseuses de bonne aventure, mais rien ne
les différenciait de leurs semblables qu’on pouvait trouver partout ailleurs, depuis
toujours… Parfois, ils croyaient tenir une piste qui les envoyait dans quelque
campagne profonde, mais ils y trouvaient les mêmes guérisseurs de pacotille
certes capables d’imposer les mains en priant la Sainte Vierge, mais
jamais de produire des prodiges comparables à la fiole – ou même quoi que ce
soit capable d’outrepasser le scepticisme de Narcisse.
Ils aboutirent finalement à Séville où ils répétèrent le
même manège, de plus en plus abattus par les semaines à chercher un mage pour
ne trouver que fumistes et charlatans. Ils n’eurent guère plus de succès cette
fois-ci que les précédentes. Grégoire et Jean-Baptiste étaient presque prêts à
accepter l’échec avec résignation, mais la ferveur de Narcisse n’apparaissait
en rien diminuée. Qu’il trouve ou qu’il ne trouve pas, la recherche lui
procurait une sorte d’exaltation qui le rendait infatigable.
Un soir, Narcisse rejoignit ses compagnons en arborant une
expression excitée et satisfaite. Il s’assit en disant : « Nous avons
commis une erreur qui explique peut-être les échecs que nous avons accumulés
jusqu’à présent!
— Vraiment? Et quelle est-elle? », répondit Grégoire pendant
qu’il fouillait dans son verre afin d’y
attraper quelque saleté.
« Le liquide dans la fiole renferme une substance
prodigieuse qui nous démontre hors de tout doute que quelqu’un, quelque part connaît
le secret de sa fabrication…
— Ceci n’est guère une nouveauté : nous le savons
depuis des mois!
— Laissez-moi finir. Après avoir obtenu notre preuve, nous
avons sillonné l’Andalousie tambour battant pour trouver notre homme…
— Et puis?
— Si le seul indice du surnaturel que nous eussions trouvé
est cette fiole qui, par ailleurs, a changé de mains deux fois, c’est que quiconque
s’avère capable de pareilles prouesses ne cherche pas la reconnaissance
publique…
— Je m’en doute bien », répondit Jean-Baptiste, un peu
agacé par tous ces lieux communs. « Où veux-tu en venir?
— C’est simple : notre erreur est de concentrer nos
recherches sur un homme qui ne veut pas se montrer.
— Parbleu! Ça n’est guère une erreur, si c’est lui que nous
voulons trouver!
— Nous avons bien vu les résultats de cette approche! Mais
plutôt que de chercher un mage qui
se cache en demandant ici et là où se
cache le mage?, aujourd’hui, j’ai utilisé l’approche inverse…
— Quoi?
— Je suis allé à la messe. » Grégoire et Jean-Baptiste
dévisagèrent Narcisse comme s’ils découvraient avoir affaire à un demeuré.
Narcisse continua son explication comme si rien n’était. « Je suis arrivé
longtemps avant le service, tout sourire, pour dire quelques chapelets. Mon air
bonhomme a dû m’attirer la sympathie des locaux, car je pus facilement lier la
conversation avec certains d’entre eux… En me débattant pour m’exprimer malgré
mon espagnol rudimentaire, je les ai complimentés sur leur piété qui n’a rien
de comparable avec celle des Parisiens. Je leur dis : ‘Ah, comme vous êtes
chanceux; ici on ne trouve pas un sorcier ou un alchimiste à chaque coin de
rue! Je les évite comme la peste lorsque je suis dans ma ville; quel bonheur de
n’avoir guère à le faire ici!’
— Quel succès peut-on avoir en déclarant éviter ce que l’on
cherche? », demanda Grégoire d’un ton moqueur…
« La nature humaine est telle que lorsqu’un étranger
vient afficher la supériorité de son pays, l’habitant se voit contraint de
défendre sa contrée… J’ai déjà remarqué que cette tendance se vérifie autant
pour les caractéristiques souhaitables que les choses négatives…
— Il est vrai que j’ai déjà entendu le même homme défendre
avec autant de véhémence la qualité de l’hospitalité des gens de son canton que
la sottise de ses voisins!
— Précisément; celui avec lequel je m’entretenais s’est
esclaffé avant de détailler avec empressement tous les lieux et les gens que je
devais éviter à Séville.
— A-t-il mentionné le nom de Khuzaymah?
— Non, malheureusement. Mais à défaut de le trouver lui, nous
disposons maintenant d’une douzaine de pistes… Je vous parie que l’une d’elle
s’avérera plus substantielle que ce que nous avons obtenu à ce jour! »
Grégoire finit par capturer la mouche qui pataugeait dans sa
coupe. Il la projeta au loin d’une chiquenaude. Il n’eut pas le temps de
savourer sa victoire : Narcisse s’empara de sa coupe pour la vider d’un
trait sans que le sourire de la satisfaction n’ait quitté ses lèvres.
dimanche 24 juillet 2011
Le Noeud Gordien, épisode 180 : Les disciples, 3e partie
Jean-Baptiste ouvrit l’œil aux premières aurores, ne sachant
trop s’il avait rêvé ou vécu la veille. Narcisse dormait encore en ronflant
dans son lit à moitié défait de leur chambre commune. Après une heure ou deux
dans un demi-sommeil fiévreux, la faim gagna sur la fatigue : il descendit
à son café habituel en comptant attraper en cours de route une pâtisserie
capable de satisfaire son estomac grondant.
Le concierge l’attendait à la grille du logement, les
sourcils froncés.
« Bonjour, Monsieur », lui dit Jean-Baptiste avec
sa politesse habituelle.
« Il paraît qu’on vous cherche », dit le concierge
sans préambule.
« On me cherche?
— Oui, vous et vos compères; une poignée d’hommes vous
cherchaient sur le parvis de l’hôtel. Sans
doute un mari cocu, j’en mettrais ma main au feu… »
Le concierge haussa un sourcil interrogateur alors qu’il
scrutait un Jean-Baptiste rougissant.
« Il réclamait haut et fort que le maraud responsable
de l’affront s’avance volontairement avant qu’il ne lui mette la main au collet… Un
gendarme l’a fait taire au nom de la paix publique, mais croyez-moi : il
aura tôt fait de revenir. J’ai cru comprendre qu’il s’agissait de quelque
affaire d’honneur…
— Je vous remercie pour votre discrétion; toute cette
affaire est sans doute un malentendu… » Jean-Baptiste remonta sur-le-champ
en affectant la nonchalance.
Les mots ne suffirent pas à tirer Narcisse du sommeil;
Jean-Baptiste dut secouer son ami pour le ramener dans un état de demi-conscience,
mais la simple mention du cocu en quête de rétribution le fit bondir sur ses
pieds, soudainement alerte.
En moins de cinq minutes, ils allaient à la rencontre de
Grégoire. Ils le trouvèrent accoudé quelque part entre leur résidence et la
sienne, une bouteille bien entamée à la main. Son maintien était chancelant et
son regard plutôt vague. Tout indiquait qu’il n’avait pas dormi depuis la
veille. Il accueillit ses amis en levant sa bouteille avant d’avaler une
généreuse lampée de vin.
« Mes frères! Oh, mes frères! Quelle glorieuse nuit
avons-nous vécue!
— Parle moins fort, je t’en prie! » Narcisse et
Jean-Baptiste lui saisirent un coude chacun pour le conduire sous une arche en
retrait de la voie.
« Qu’avez-vous donc avec ces airs d’enterrement? Vous
n’en avez pas eu assez? Allez! Il m’en reste assez pour nous en trouver deux
cette fois!
— Tu la fermes un instant? », dit Narcisse sur un ton
dur. « De toutes les filles de Paris, il fallait que tu choisisses une
femme mariée!
— Le cocu est à nos trousses; il s’en est fallu que de la
retenue du concierge pour qu'il nous ait déjà trouvés!
— Et puis?
— Il déclare à qui veut l’entendre qu’il cherche réparation!
— Qui me cherche, me trouve! Il verra de quel bois je me
chauffe, ce cornard! »
Jean-Baptiste aurait donné cher pour disposer d’un seau
d’eau à verser sur la tête du pochard. « Grégoire, cette affaire ne
t’implique pas seulement. Laissons le bruit courir, il ne retentira jamais
autant qu’un coup de feu…
— Vous croyez que je voudrais me soustraire à un duel?
— Non seulement je le crois, mais au nom de notre amitié, tu
dois le croire aussi. Nous ne somme pas dans le roman d’un feuilletoniste, et
Dieu peut être autrement plus cruel qu’un auteur envers ses protagonistes…
— D’autant plus que nous sommes les antagonistes : si
Dieu nous juge, il nous trouvera coupable », ajouta Narcisse.
Le mot avait été lancé comme une goguenardise d’athée, mais
il fut reçu plus gravement par les deux autres. Grégoire parut enfin moins
gris; il ajusta sa cravate avant d’épousseter les saletés que son veston avait accumulées durant cette longue nuit. Il posa
les mains sur l’épaule de ses deux complices. « Vous avez raison. Bien sûr
que vous avez raison. Nous avons agi sans réfléchir; nous devons maintenant
faire mieux. Nous aurions dû savoir qu’en la laissant repartir, le scandale était
inévitable… »
Narcisse et Jean-Baptiste échangèrent un regard, étonnés par
l’allusion de Grégoire. Peut-être pour ramener la discussion sur un terrain
plus acceptable, ce dernier ajouta : « Nous n’avons guère le
choix : il faut quitter Paris! »
Jean-Baptiste soupira. Il n’était pas né outre-Atlantique ou
en Russie; il ne voulait pas migrer, mais de quel autre choix disposait-il? « Et
où irons-nous?
— Mais c’est évident », répondit Narcisse avec énergie.
« Ah oui?
— Certes! J’ai la preuve que je cherchais depuis
toujours : j’ai été témoin d’un phénomène prodigieux. Je ne connaîtrai le
repos que lorsque j’en aurai retracé l’origine… Cette potion a été fabriquée
quelque part, par quelqu’un; il nous faut le trouver! »
Grégoire avait déjà retrouvé sa jovialité avinée.
« Excellent! Partons tout de suite! Nous n’avons pas une minute à perdre…
Allons chercher nos papiers discrètement, nous pourrons faire livrer nos malles
une fois rendus là-bas!
— Un instant », interrompit Jean-Baptiste. « Tu
sais où trouver plus de ce liquide?
— Celui qui me l’a vendu a fait allusion à son fabriquant…
Je vous raconterai… Mais nous disposons d’un nom et d'un lieu!
— Quels sont-ils?
— Le lieu : l’Andalousie!
— Et le nom?
— Khuzaymah… »
mercredi 20 juillet 2011
À propos de la recherche
Encore une fois, PhD vise dans le mille!
Je suis très content d'avoir laissé la recherche professionnelle à d'autres!
Je suis très content d'avoir laissé la recherche professionnelle à d'autres!
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