dimanche 5 janvier 2014

Le Nœud Gordien, épisode 301: Naturelle, 3e partie

« Attention », dit Luigi, la main sur la poignée de la porte latérale de la fourgonnette. « Trois, deux, un, GO! »
Bruno freina à la hauteur de la fille au moment même où Luigi ouvrait la porte. Marco et lui agrippèrent la fille et la tirèrent à l’intérieur. En quelques secondes, ils poursuivaient leur chemin comme si rien n’était.
Marco eut le temps de lui fourrer une guenille dans la bouche et de la recouvrir avec du duct tape avant qu’elle ne réalise ce qui venait de se produire. Elle se mit alors à se débattre, mais sa carrure ne lui laissait aucune chance contre la poigne de Luigi. Marco dégaina son pistolet et lui posa le canon sur le front. « Calme… »
La fille cessa de ruer illico, la terreur dans les yeux, son souffle haletant jugulé par le bâillon. Marco tendit le rouleau de papier collant gris à Luigi. Ce dernier s’en servit afin de nouer les mains de leur prisonnière dans son dos. Pendant que son collègue ne le regardait pas, Marco réaligna discrètement son pénis dans ses jeans pour cacher une érection monstre.
« Tu me dois vingt piasses », dit Luigi à Bruno qui ne répondit rien, concentré sur sa conduite. Il s’était enfermé dans le silence depuis que Beppe l’avait rappelé publiquement à l’ordre. Bruno avait eu le malheur de partager ses réticences face à l’idée de s’attaquer à une vraie de vraie sorcière; peu habitué à être remis en question, Beppe n’avait pas lésiné sur les épithètes humiliantes.
Force était de constater que Beppe avait raison et Bruno avait tort : cette fois-ci, ils avaient eu le dessus.
Alors qu’ils roulaient vers l’Ouest, leur victime démontra une docilité parfaite. La panique dans ses yeux laissa place à quelque chose d’autre… Marco n’y vit pas de la  soumission, pas de la résignation, plutôt une compréhension qu’il était vain de ruer inutilement. Et il aurait parié qu’elle n’attendait qu’une occasion de s’enfuir ou d’alerter quelqu’un. « On est mieux de garder les yeux sur elle tout le temps », dit Marco.
« Elle est pas trop dure à regarder », répondit Luigi en ricanant. « Tiens… » Il saisit la fermeture éclair du manteau de la fille et l’ouvrit d’un geste brusque. Il révéla une poitrine généreuse posée sur le corps svelte et ferme d’une authentique teen. L’érection de Marco devint un peu plus douloureuse. Luigi lui tâta un sein. « Pis c’est des vrais, à part ça! »
La fille s’était à peine tendue face aux attouchements. Son aplomb était si sexy… Il avait envie de jouer avec elle, de voir ce qu’elle pourrait encaisser avant de pleurer. Avant de supplier. Avant de succomber. Le sang battait dans ses jeans comme si un second cœur se trouvait à la base de sa queue.
« Hey », murmura-t-il à l’oreille de Luigi, « Le boss veut qu’on la fasse disparaître, hein?
— Ouais…
— Ce serait dommage de sacrer une belle fille de même en bas d’un pont.
— T’as une meilleure idée?
— On pourrait la vendre à Fedir Shvets. Les filles qui rentrent dans ses usines à plotes n’en ressortent jamais. Et puis nous, on garde l’argent…
— Shvets est mort…
— Pas grave, je connais quelqu’un d’autre…
— Qui?
C’pas grave. Ce que je dis, c’est qu’on la vend plutôt que la tuer.
— On se sépare l’argent cinquante-cinquante?
— Soixante-dix-trente, mais je m’occupe de tout.
— Pis Bruno?
— Fuck Bruno. »
Luigi réfléchit pendant deux coins de rue. Lorsqu’il acquiesça, Marco éjacula presque. Il allait payer à Luigi trente pourcent du prix d’une esclave qui serait toute à lui, juste à lui… Une fille qui aurait cessé d’exister pour le reste du monde, même pour son boss et ses complices.
C’était presque trop beau pour être vrai.
« Changement de plan », dit Marco, la voix déformée par l’excitation qu’il cachait tant bien que mal. « Prends à gauche à la prochaine lumière. »
Bruno lança un regard à Luigi qui acquiesça. Bruno avait dû apprendre sa leçon à propos de l’autorité et de l’obéissance: il changea de voie et prit la direction demandée sans dire un mot.

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