vendredi 27 avril 2012

Nuances et rhétorique

Je me permets un petit détour par rapport à mes contributions habituelles pour participer à ma manière au débat à propos de la grève étudiante. Pour? Contre? En fait mon intervention se situe à un autre niveau. Un appel à la nuance et à la compréhension des stratégies derrière beaucoup d'arguments mis de l'avant de part et d'autre...


Peu importe dans quel camp on se situe, il importe d'abord... 
De faire la distinction entre individus, organismes et représentants; les uns et les autres sont ne sont *pas* interchangeables. 
De comprendre que chaque camp représente une multiplicité d'individus et d'intérêts qu'on ne peut facilement résumer sans caricature. 
De comprendre que les "bons" et les "méchants" à l'état pur n'existent que dans les fictions. 
De s'informer autrement qu'en se limitant à ceux qui disent ce qu'on pense déjà. 
De réaliser que certains médias ne s'intéressent qu'à ce qui sert leurs intérêts (voir point précédent). 
De comprendre que les problèmes complexes n'ont pas de solution facile. 

Cela nous conduit donc à réaliser qu'il est possible, par exemple... 
D'être contre la hausse mais contre la grève. 
De soutenir les revendication étudiantes sans endosser la casse. 
D'être à la fois contre les casseurs et contre la brutalité policière. 
De comprendre que les casseurs et les pacifiques ne sont *pas* dans la même équipe, même s'ils sont d'une même manifestation.

Et finalement... De réaliser que se camper dans des positions rigides, c'est travailler en faveur du conflit plutôt que sa résolution.


Question de mieux débattre, je conseille à tout le monde (même ceux qui n'ont rien à faire du conflit actuel) de prendre connaissance de cette magnifique charte qui fait l'inventaire des stratégies rhétoriques fallacieuses. Ces temps-ci, l'univers social et médiatique en est saturé. Autant prendre le temps de raffiner sa façon de penser pour éviter d'être roulé par celle des autres.

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